Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
AINANOCAN
Archives
Derniers commentaires
11 octobre 2008

En quëte de sol...

        Il y a eu un défaut de publication, cet article date du jeudi 2 octobre, mais n'a pas été correctement posté.
Le voici.

 « Personne ne peut mieux résoudre les difficultés rencontrées par un quelconque groupe humain, hormis ses membres, à condition qu'ils prennent conscience et se forgent les instruments nécessaires par une dynamique culturelle, progressive et collective qui les rende à nouveau actifs. »

 Jaime-Alberto Perez

Se souvenir de ce que doit être le Havre Ecologique : un lieu par tous et pour tous, pour la réintégration de la communauté Alto-Putumayense...

Autrement dit, rafraïchir un peu la dimension collective du Plan Vital en le mesurant à la vision actuelle du territoire, que nous recueillerons auprès de quelques échantillons de la population.

L'enquête participative est un outil destiné à tracer les contours de la base sociale d'un projet, quel qu'il soit. Elle consiste en une hypothèse, que nous affirmons en tant que porteurs de projets, et à laquelle nous essayons de répondre par oui ou par non à travers cinq questions, adressés à des publics ciblés, des personnes clés, des bénéficiaires ou des partenaires potentiels du projet.

Notre hypothèse, est la suivante :

« Il y a dans

la Vallée

de Sibundoy des personnes qui reconnaissent la crise dans laquelle se trouve le territoire, et qui sont disposés à travailler ensemble pour imaginer et expérimenter des alternatives de développement territorial : écologie, production, subsistance, économie, éducation... Le Havre Ecologique est une proposition pour unir ces personnes et mettre en oeuvre leurs propositions. »

Nous avons choisi quatre grands publics, avec à chaque fois des personnes clés, que nous espérons représentatives : les personnes et familles investies dans le processus de l'Ecole Environnementale depuis plusieurs années (orchidées, éducation, fermes écologiques...) ; les communautés indiennes ; des étudiants et professeurs de l'Institut Technologique du Putumayo, université de Sibundoy ; et quelques personnes du « Conseil Directeur du District de Drainage ».

Quelques mots sur le district de drainage, ça nous donnera l'occasion de faire un peu d'histoire. C'est un concept que l'on utilise ici lorsque l'on veut parler du sol de la vallée, en tant que tel. Il a vu le jour dans les années 60 quand l'institution gouvernementale INCORA, dépêchée par l'Etat pour un vaste programme national de réforme agraire, a déboulé dans la vallée avec sous le bras un méga projet d'habilitation du sol pour l'élevage extensif. A cette époque la vallée était au ¾ inondée. Un lac, si vous préferez. Entouré de forêts.

Ils l'ont séché, le lac. Pour leur révolution verte, ils ont construit des canaux, trois exactement, pour drainer les eaux « excédentaires » vers un col montagneux, une embouchure fluviale appelée ici la « garganta de Balsayaco », la gorge de Balsayaco.

C'aurait pu être un chantier très positif pour la population, qui au demeurant, en a bénéficié. On dit ici que ce projet n'a pas son égal dans le pays, en termes de dimensions et de coût. Pour sûr : entretien des canaux, construction des écluses, maintien des niveaux phréatiques... C'est peut-être pour ça que ce chantier est resté inachevé. Trop cher.

Mais surtout parce qu'en asséchant toute cette partie plane de la vallée, les ingénieurs de l'Incora se sont rendus compte que le sol n'avait pas fini de se former, un sol volcanique et sédiementaire très jeune, potentiellement très fertile, mais très fragile. Inadapté au piétinement tranquille de quelques dizaines de miliers de vaches...

Et aujourd'hui le gouvernement demande à ces mêmes familles qui aujourd'hui, grâce aux services de l'Incora, vivent de la production laitière, de protéger ces sols. On croit rêver, mais n'est-ce pas le pain quotidien de l'absurdité moderne?

S'il avait été terminé, ce chantier aurait effectivement changé la vie de la population locale, en leur permettant l'accès à des sols riches, en leur évitant l'enclavement hivernal... Mais son abandon a eu des conséquences bien pires encore : les pluies transportent des sédiments de toutes les montagne qui entourent la vallée. Les canaux se remplissent de sable à moitié, et la gorge de Balsayaco se bouche. Ainsi, faute d'entretien régulier, en période de pluie, la plaine s'inonde à nouveau, l'eau privant le bétail de pâturage et amenant son lot de vermines...

Seule solution rationnelle et viable – finir le chantier est hors de question : reboiser, protéger le sol et les eaux, renourrir la plaine, lui donner le temps de finir son sol, tout en aménageant des espaces pour le bétail.

Ici, on appelle ça un miracle.

Publicité
Commentaires
L
la tache est immense et en même temps si familière : les gestes renaîtront, les mots trouveront leur place juste pour atteindre les coeurs, les consciences et les mains de tous, au bon moment.<br /> Vous pouvez compter sur nos forces, ici.<br /> Besos<br /> <br /> léna
AINANOCAN
Publicité
AINANOCAN
Newsletter
Publicité